Pourquoi faire rayonner la marque France en Chine ?
Cette semaine nous interviewons Harold Parisot, Président du Chinese Business Club.
Harold Parisot
Corentin Bougaran : Peux-tu nous parler de ton parcours jusqu’à aujourd’hui ?
Harold Parisot : Je suis diplômé de l’Essec Business School et j’ai travaillé 6 ans dans des télécoms.
J’ai créé mon entreprise en 2010 et j’étais souvent en contact avec des investisseurs chinois qui voulaient rencontrer des politiques, des journalistes, des chefs d’entreprises et des marques françaises à vendre… Au bout de la 10ème demande chinoise, j’ai eu l’idée de fonder en 2012 le Chinese Business Club.
C.B : Justement, en quoi consiste le Chinese Business Club ?
H.P : L’objectif, c’est de mettre en contact des politiques français, des chefs d’entreprises français, des marques françaises avec des délégations chinoises, des fonds d’investissement chinois, des banques chinoises, des diplomates du Consulat et de l’Ambassade ainsi que des journalistes chinois.
C’est désormais le 1er club d’affaires franco-chinois, avec plus de 100 sociétés membres : des start-ups, des PME, des ETI et quelques grands groupes dans tous les secteurs d’activité : pharmaceutique, agroalimentaire, industrie lourde, luxe, tourisme, service, éducation, hôtellerie …
J’organise pour ces sociétés membres du Club une douzaine d’évènements par an à Paris, toujours dans de beaux hôtels avec des invités d’honneurs très médiatisés comme : Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron, Albert de Monaco, Sophie Marceau, Monica Bellucci, les PDG de L’Oréal, de Total, d’Accor …
Plus de 90% des sociétés membres renouvellent leur adhésion chaque année : cela prouve qu’elles ont un bon retour sur investissement ! :
C.B : Pourquoi selon toi, les français ont-ils une méconnaissance de la culture chinoise ?
H.P : C’est un sujet très vaste ! Il y a tout d’abord une différence de comportement et d’attitude entre français et chinois. Trop peu de français ont déjà été en Chine et ne connaissent pas la culture chinoise. Moins tu connais les chinois et leurs traditions, plus c’est compliqué de faire du business avec eux.
Voici quelques exemples flagrants qui démontrent l’écart entre nos deux cultures :
En France par exemple, on se sert la main, alors qu’en Chine, on se salue brièvement mais il n’y a aucun contact physique.
Ensuite en France, les gens n’ont pas toujours de cartes de visite, alors qu’en Chine, la remise de carte de visite à deux mains est systématique.
En France, on a une vision long terme, alors qu’en Chine c’est une vision plutôt court-termiste où il faut des résultats tout de suite. C’est d’ailleurs pour cela qu’en Chine, les rendez-vous se prennent en 2 ou 3 jours seulement. Alors qu’en France, si je propose un rendez-vous dans les 3 jours, la personne ne sera pas disponible.
En France, on dit que lorsque cela prend du temps, c’est mauvais signe, on dit que le temps est un ennemi. En Chine, c’est l’inverse : le temps est un allié. C’est relatif à l’expérience, à la sagesse, à la réflexion.
C’est pour cela que les seniors sont bien plus respectés en Chine qu’en France par exemple.
En France, les gens arrivent en retard, alors qu’en Chine c’est très mal vu !
Enfin, les français aiment formaliser les accords avec un contrat écrit, sous-entendu que l’écrit est plus important que l’oral. En Chine, c’est l’inverse : l’oral est plus important que l’écrit !
C.B : Quelle est ta vision à 10 ans des relations franco-chinoises ?
H.P : Je pense,
Que le nombre d’étudiants chinois qui étudient en France va exploser ces prochaines années,
Que le nombre de touristes chinois qui visitent la France va exploser ces prochaines années,
Que le nombre d’investisseurs chinois qui investissent en France va exploser ces prochaines années.
Je suis donc très optimiste pour nos deux pays !
Mon objectif, c’est que nos amis chinois viennent dépenser leur argent chez nous plutôt qu’à Londres, à Madrid ou à Berlin… Je considère que nos concurrents sont nos voisins européens.
"Je dépense toute mon énergie pour que la marque France rayonne partout en Chine, parce que selon moi, la Chine, avec ses 1 milliard 400 millions d’habitants, sera un moteur incontournable de la croissance française."
Merci à Harold d'avoir pris le temps de répondre à nos questions.
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